Virginie n’avait pas été baptisée à sa naissance. Lors de son adoption,
je n’avais pas souhaité décider pour elle de son option religieuse. Depuis
plusieurs mois elle réclamait le baptême et s’y préparait en lisant une bible
pour enfants. Le curé de Jumet accepta de le lui accorder. Par la même
occasion, elle ferait aussi sa communion. La double cérémonie aurait lieu le 29
mars, la veille de Pâques.
Le baptême fut aussi demandé pour Hadrien. Après le baptême Virginie
fut revêtue de l’aube de sa communion. Une croix en bois fut suspendue à son
cou. Ce fut pour nous et pour toute l’assistance, un moment de grande émotion,
ponctué de larmes. Virginie semblait nimbée d’une étrange lumière.
Le lendemain, après la messe, toute la famille se trouva réunie dans
notre logement. Mon grand-père était entouré par tous ses petits-enfants et par
ses arrière-petits-enfants. Dans le ventre de Marion, symbole de renouveau, une
nouvelle vie était en devenir. L’absence de mes parents pesait dans tous les
cœurs.
Mon grand-père et sa sœur étaient assis côte à côte. Ces deux personnes
s’étaient adorées tout au long de leur vie. J’aurais voulu les garder à jamais
installés en face de moi dans leur bonheur intense d’être ensemble. Nous avions
invité Monsieur le Curé pour le repas. L’après-midi, Nora et sa famille nous
rejoignirent. Le mauvais sort semblait conjuré. Robert était charmant et mis
toute la famille en confiance.
Malgré la pluie persistante qui assombrissait le ciel, en nos cœurs, la
lumière éclatait.
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