vendredi 5 juillet 2013

La lettre de Tonton Bibi qui clôture le livre " L'espoir à chaque souffle" :

Ma chère Virginie,
Après de très longues années, ta maman a enfin trouvé la force et le courage d’écrire le dernier chapitre du livre que vous aviez commencé ensemble.
Elle a pleuré des larmes de sang avant de pouvoir y arriver.
Voilà votre histoire prête à être livrée aux yeux du monde.
Tu n’as connu que les balbutiements de l’informatique, comment aurais-tu pu imaginer qu’un récit relatant tant d’amour, d’aventures mais aussi de souffrances puisse tenir sur une petite clé……. de ta si courte vie !
Une vie que ta maman a rendue intense, à chaque instant de trêve que te laissait la maladie.
Tour à tour couturière, cuisinière, photographe, maîtresse d'école, infirmière, confidente, elle a choisi de ne vivre que pour toi pour profiter au maximum de ta présence. Tu sais qu’il n’y a pas besoin de grands moyens pour cela, quelques bouts de tissus, de l’imagination et te voilà princesse, squaw ou petit lapin. Au moment de l’adoption, les médecins ne t’avaient octroyé que quelques années d’espérance de vie et chaque instant était précieux.
Ton village aussi t’avais adoptée et tu lui rendais son amour au centuple ! Comment ne pas succomber au charme de Barjac… Ce fabuleux village où je passais des vacances qui restent mes plus beaux souvenirs d’enfance.
Pour toi, c’était ton lieu de vie et de survie, qui compensait, par la pureté de son air, tes défaillances pulmonaires. Peut-être le Mistral aidait-il à chasser, dans ton âme, les nuages du fardeau quotidien de la maladie et des soins incessants ? C’était si
lourd à porter pour une enfant, aussi courageuse soit-elle.
Quand tu t’es envolée la réaction de certaines personnes fut de dire : « Ah oui mais elle était malade ? ! » A nous qui avions jusqu’au bout espéré contre toute espérance ……..
J’ai aussi trop souvent entendu : « Quelle idée d’adopter une enfant malade ! » Sans doute aurait-il été préférable que nous te laissions dans la solitude d’une institution, que ta vie ne soit qu’une lente agonie. Nous n’aurions pas eu la joie de te connaître mais nous serions restés dans la norme !
Heureusement pour nous qui t’avons aimé que tes parents soient passés par là et que, trop jeunes pour adopter, ils n’aient pu choisir qu’une enfant de « deuxième choix ». Sans cette belle règle administrative nous ne nous serions jamais rencontrés. Il m’est difficile de l’imaginer………….
Tu sais que je n’ai pu t’accompagner à ta dernière demeure. Je n’ai jamais pu aller me recueillir sur cette tombe où tu n’es pas. Ta place est dans nos cœurs et dans nos têtes ou chante encore ton accent provençal, héritage des gens de ce village que tu as tant aimé !

Tonton Bibi

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