Pour le carnaval, Virginie était tout à fait rétablie. Un soleil
superbe vint adoucir un peu les rigueurs de l’hiver. Pour protéger ma fille du
froid, je la déguisai en petite vieille, lui enfilant le vieux manteau de
fourrure de ma mère. Sur sa tête, j’enfonçai une perruque surmontée d’une toque
noire. Un maquillage approprié et une monture de lunettes vieillotte vinrent
compléter la mascarade. Virginie était méconnaissable. Elle n’avait jamais vu
les Gilles. Ils défilèrent sous son regard émerveillé. Le roulement des
tambours nous remuait les entrailles. Le spectacle envoûtant des coiffes en
plumes d’autruche qui tournoyaient au son de la musique, le martèlement des
sabots sur les pavés, le tintement des clochettes, (un seul Gilles valait à lui
seul tout un troupeau de chèvres me dit Virginie, comparaison qui me fit
éclater de rire) se mariaient harmonieusement avec la musique.
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